Démarche artistique

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Dans ma pratique artistique, je cherche à mettre en évidence les enjeux liés à la perception humaine, ainsi que la manière dont notre regard et notre subjectivité contribuent à la construction du monde dans lequel nous vivons. Selon Kant, « nous ne voyons pas le monde tel qu’il est, mais tel que nous sommes ». Ainsi, j’interroge dans quelle mesure notre univers constitue un reflet de notre subjectivité, et par quels mécanismes nous projetons nos croyances et nos histoires sur le monde.

 

Je remets en question la façon dont se produit la rencontre entre la subjectivité et la réalité, ou encore comment je me suis inscrite dans un monde déjà existant, en y laissant mes traces. À l’inverse, je m’interroge aussi sur la manière dont les éléments présents dans le monde peuvent être porteurs d’affects et de subjectivité.

 

Dans cette optique, je me tourne vers les moments fugaces, le banal, l’ordinaire, tout ce qui est rejeté, inaperçu ou éphémère, pour tenter de comprendre ce qu’ils révèlent sur moi et sur les autres. Par exemple, dans le projet Petits univers à part du monde matériel, j’ai utilisé des objets jetés pour reconstruire des récits. À mes yeux, ce sont justement les choses les plus ordinaires qui recèlent les indices de cet interstice entre l’intérieur et l’extérieur, entre subjectivité et objectivité, car c’est là que se manifeste la spontanéité et l’expression la plus authentique des affects.

 

Que ce soit à travers des images du sol d’une station de métro (Le sol que je foule tous les jours), ou par des objets ordinaires ou abandonnés, je cherche ces traces, ces indices du passage singulier de la subjectivité humaine dans le monde.

 

 

 

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